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L’opposition kosovare entame des manifestations antigouvernementales

La manifestation, annoncée déjà il y a trois semaines, avait initialement pour but l’annulation des accords avec la Serbie et le Monténégro, mais dorénavant l’opposition cherche à renverser gouvernement.

Les trois partis de l’opposition formant le front antigouvernemental, à savoir le Mouvement Vetëvendosje (Autodétermination), l’AAK et le Nisma (l’initiative), ont invité les citoyens du Kosovo à manifester aujourd’hui à Prishtina pour renverser le gouvernement Mustafa – Thaçi. Selon l’opposition, la manifestation qui pourrait bien être la plus importante de ces dernières années sera pacifique.

L’opposition demande au gouvernement de rendre des comptes sur les violations de la Constitution contenues dans les accords de Bruxelles. Selon elle, le gouvernement n’a aucune légitimité pour diriger le pays.

La marche de protestation partira de la Bibliothèque nationale, à Prishtina à 14 h 00, passera par la place « Mère Teresa » et se terminera devant le Parlement.

Le Président du Mouvement Vetevendosje, Visar Ymeri, a déclaré qu’aujourd’hui il y aura une manifestation nationale contre des accords jugés nuisibles et contre « ceux qui se rendent responsables de violations de la Constitution ».

« Le Kosovo ne peut pas continuer à être dirigé par un gouvernement qui n’a jamais eu de légitimité politique, et qui a n’a maintenant pas plus de légitimité institutionnelle. Thaçi et Mustafa seront contraints de partir, s’ils ne démissionnent pas de leur plein gré », a déclaré M. Ymeri.

Par ailleurs, le chef de l’AAK Ramush Haradinaj a demandé à tous les citoyens de protester et d’exiger la démission du gouvernement.

« J’invite les citoyens du Kosovo à se réunir à Prishtina, devant la Bibliothèque nationale, pour protester contre ces accords nocifs et afin d’obtenir la démission de ceux qui se sont rendus responsables du viol de la Constitution », a déclaré M. Haradinaj.

De son côté, le gouvernement du Kosovo a indiqué qu’il considère déraisonnables les protestations. Le Premier ministre Mustafa a dit que personne n’a le droit d’exercer la violence pour des raisons politiques et pour parvenir au pouvoir. Son adjoint, Hashim Thaçi, a déclaré que les élections n’auront pas lieu avant 2018, et qu’il considère les manifestations comme l’idée « de deux ou trois individus tentant d’accéder au pouvoir ».

Thaçi a déclaré que l’opposition violente met en péril les réalisations du pays dans de nombreux processus importants. Il a dit entre autres qu’il n’y aura pas d’élections anticipées. Selon lui, les élections locales se tiendront comme prévu en 2017 tandis que les élections nationales auront lieu en 2018.

Les diplomates internationaux accrédités au Kosovo ont fait un appel à ce que la manifestation reste pacifique.