CH Balkan
Misères et calvaires du «Balkan Transit»
«Un casse-croûte ou une carte téléphonique leur sont vendus cinq à dix fois le prix ordinaire»

Depuis des semaines, l’Europe du Sud-est, que l’on nomme communément les Balkans, voit quotidiennement transiter des milliers de réfugiés de guerre de Syrie et d’Afghanistan, mais aussi des migrants d’autres parties du monde, qui saisissent le contexte actuel afin de tenter de (re)construire un avenir meilleur en rejoignant l’Europe. Les images qu’on voit déferler et leurs témoignages nous font entrevoir le calvaire qu’elles endurent lors du passage de ce couloir, vécu comme un dernier rempart vers cette destination tant rêvée.
Un traitement inhumain et humiliant leur est souvent réservé lors de ce transit dans certains pays des Balkans, mais aussi de l’Europe de l’Est, où ils sont malmenés, voire abusés par les forces de l’ordre, qui matraquent parfois sans distinction d’âge. Cette crise migratoire a aussi permis de ressusciter des milieux mafieux de la région dans le trafic de ces milliers de personnes qui viennent de loin, mais aussi des migrants des pays des Balkans profitant de cette quasi anarchie pour émigrer en Europe. Dans le cadre de ces mouvements de populations qui se trouvent en situation d’extrême vulnérabilité, des cas de solidarité, mais aussi d’abus de tout genre par des habitants locaux sont relevés. Selon nos sources, un casse-croûte ou une carte téléphonique leur sont vendus cinq à dix fois plus cher que le prix ordinaire.
Face à ce désarroi, certains observateurs ont affirmé, non sans raison, que les populations des Balkans ont la mémoire courte. Il est vrai qu’un devoir de mémoire s’impose pour eux, afin de se rappeler l’extraordinaire élan de solidarité qui avait été déclenché dans les années 90, lors des grandes crises humanitaires provoquées par les guerres d’ex-Yougoslavie. Des centaines de milliers de réfugiés ont été accueillies à bras ouverts dans le monde. Beaucoup de Bosniens et des Kosovars de Suisse sont là pour en témoigner. Il est dès lors légitime de solliciter un minimum de compassion et d’engagement pour leurs semblables en détresse, mais aussi d’exiger un meilleur respect des droits humains.
Cette amnésie ne doit cependant pas légitimer notre propre dédouanement face à cette pression migratoire, et éclipser une autre réalité, celle de la pauvreté et de la précarité qui prédominent dans ces pays en marge de l’Europe politique, économique et culturelle. Il n’est pas inutile de rappeler que le contraste du développement socio-économique entre l’Ouest et le Sud-est de l’Europe est saisissant. La Suisse a parfaitement raison de venir en aide à ces pays pour faire face à ces flux migratoires. Les pays des Balkans sont fragiles, et n’ont donc ni les moyens ni les capacités de gérer ces mouvements de foules. Lors d’un témoignage, un candidat réfugié syrien qui traversait la Macédoine avait déclaré à un journaliste: «J’étais frappé de découvrir que l’Europe était aussi pauvre».
Bashkim Iseni, « 24Heures », 25-26 septembre 2015
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