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Besa : un exemple de courage à suivre
A l’occasion de l’inauguration officielle de l’exposition « Besa » à Plainpalais le 5 septembre 2016, co-organisée par par l’Université populaire albanaise (UPA), I Am Your Protector, et Yad Vashem à Genève, nous avons sélectionné quelques fragments des discours sur l’institution albanaise Besa, le sauvetage des Juifs pendant la Deuxième guerre mondiale ainsi que sur sa portée symbolique dans le contexte actuel dans le monde. Cette exposition à ciel ouvert sera accessible en tout temps à la place de Plainpalais, jusqu’au 16 septembre 2016.
Cette exposition à ciel ouvert sera accessible en tout temps à la place de Plainpalais, jusqu’au 16 septembre 2016.
M. Joel Herzog, président des Amis de Yad Vashem à Genève, coorganisateur de l’exposition

« Les amis suisses de Yad Vashem se réjouit de présenter l’exposition Besa dans ce cadre et lieu historiques qu’est la place de Plainpalais. Le mémorial de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem a conçu cette exposition pour rendre hommage à Besa et au peuple albanais puis pour montrer que le présumé conflit de religion n’est pas une fatalité et que les religions musulmanes et juives ont écrit des pages d’histoire qui méritent qu’on s’y inspire. Besa est un exemple qui montre que tout ceci est possible et nous devons aller dans cette direction et nous engager pour l’autre. Pour nous, l’amour de Dieu ne peut en aucun cas passer par la haine de l’autre. Et le respect du nom de Dieu passe par le respect de l’autre, par le respect de l’homme ou de la femme, crées à l’image de Dieu. J’espère que cette exposition sera vue par nos jeunes et sera source d’inspiration pour eux ».
M. Metin Arditi, nommé par l’UNESCO Ambassadeur de Bonne Volonté

« Je dirai deux mots et rien de plus. Le premier est merci. Merci au peuple albanais pour sa bravoure et sa générosité. Pour son courage et pour l’accueil qu’il a réservé aux juifs durant la guerre. Il s’est distingué en cela. Merci encore au peuple albanais et ce deuxième merci je le dis en tant que Juif. Merci de nous rappeler à nos devoirs. En italien, rappeler se dit « farpresente », actualiser. Remettre les choses au présent. Je cite le Deutéronome « tu t’occuperas de l’étranger parce que toi-même tu fus étranger en Terre d’Egypte ». Pour ce rappel si opportun, je vous dis ma gratitude ».
Mme Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission Fédérale contre le Racisme

« Lorsque l’on va à Yad Vashem, il y a une petite salle dans laquelle il y a des petits films qui racontent l’histoire jusqu’au moment où la tragédie a commencé et cela représente autant de vies et surtout une culture et lorsqu’on sort de ces salles, on a le cœur lourd de penser qu’on n’a pas seulement détruit des femmes, des hommes et des enfants, ce qui est déjà épouvantable, on a détruit des cultures. Tout à coup, on vient ici et on réalise qu’on a une communauté, en l’occurrence la communauté albanaise, qui a fait exactement l’inverse. Cette communauté a permis a un pays d’avoir davantage de juifs à la fin de la guerre qu’elle n’en avait au début, ce qui signifie que tout est possible. Le mal, tel qu’on peut le présenter, mais aussi le bien dans ce qu’il a de plus fort et plus profond. Je trouve que cette exposition et sa prolongation, c’est véritablement un signe d’espoir pour autant qu’on le comprenne. Pour cela, il faut des valeurs parce que finalement, ces musulmans, la plupart d’entre eux l’étaient, ils ont tous. Lorsqu’on regarde cette exposition, elle porte pratiquement la même valeur, celui du respect de la vie humaine, la valeur du courage, la valeur de la parole donnée. Avec ces trois éléments, ils ont finalement fait ce que le devoir d’homme nous impose, c’est à dire sauver des vies humaines lorsque l’occasion nous en présente ou lorsque la nécessité fait ou qu’il faut le faire ainsi. En définitive, je crois qu’on peut être reconnaissant aujourd’hui à toutes celles et ceux qui l’ont fait mais on est aussi redevables. »
M. Guillaume Barazzone, Maire de Genève

« Votre exposition délivre un message d’espoir : de tout temps, dans les moments les plus troubles, il y a toujours eu des individus pour refuser l’horreur et venir en aide à autrui. Je pense que c’est un message puissant dans les temps qui courent. N’oublions jamais ce qui nous distingue des autres êtres vivants. C’est l’empathie, notre capacité à être touchés par la souffrance de nos semblables. L’horreur n’a qu’un mérite : elle sublime notre humanité (…) J’aimerais encore dire un mot sur une communauté particulière qui est la communauté albanaise, non pas seulement sur ceux qui sauvé des vies durant la seconde guerre mondiale mais également sur la communauté albanaise aujourd’hui. C’est une communauté qui a apporté beaucoup à notre pays, à notre ville, qui s’est magnifiquement intégrée. Et j’aimerais vous remercier également au nom de la ville d’avoir organisé, avec tous ceux qui ont participé, cette magnifique exposition ».
S.Ex. Ilir Gjoni, Ambassadeur de l’Albanie à Berne

« De nos jours, quand les nouvelles sont plus que décourageantes lorsque les rapports des médias du monde parlent des horreurs provoquées par l’extrémisme de toutes les nuances, quand la coexistence pacifique semble parfois presque impossible, il y a un pays qui inspire l’espoir dans l’avenir. Ce pays, c’est l’Albanie. L’inauguration de l’exposition Besa coïncide avec la canonisation et la sanctification de Mère Térésa hier par le pape François. C’est un autre exemple de personne albanaise qui est devenu la mère des peuples au service des plus démunis. Le climat de respect mutuel et de confiance entre les groupes religieux en Albanie est un don précieux. L’exemple extraordinaire de coexistence religieuse révèle le fait que la coexistence pacifique entre personnes et les communautés de différentes confessions est non seulement souhaitable mais également quelque chose de possible et réalisable. Selon la tradition albanaise, l’homme inconnu peut être interrogé sur quoi que ce soit mais pas sur son appartenance religieuse. En général, aujourd’hui les pays sont jugés sur les critères politiques mais l’Albanie possède un cadeau, celui de la tolérance religieuse vers l’intégration européenne. La foi et la religion sont une richesse sociale commune qui maintiennent la société unie et loin des conflits. L’exemple parfait de l’harmonie religieuse constitue un aspect positif de notre culture et de l’héritage. C’est un élément d’identification pour notre société. »
Valon Murati, ministre de la Diaspora du Kosovo

Quelqu’un doit tenir un discours en albanais aujourd’hui. Mesdames et Messieurs, c’est un grand plaisir d’être parmi vous aujourd’hui. L’exposition Besa ainsi que le concept de Besa ne peuvent être compris que par le concept des Albanais, qui est que la maison de l’Albanais est celle de Dieu et des amis. Avec les Juifs, c’est ce qui est arrivé. Les amis des Albanais ont été sauvés par les Albanais en partant de ce concept tout à fait Albanais que nous possédons. L’intégration des religions au sein du pays est également un concept que nous avons et la coexistence religieuse est typiquement albanaise. Nous sommes un peuple accueillant et je voudrais saisir l’occasion de remercier le peuple suisse, le canton de Genève qui ont toujours été un pays historiquement accueillant pour les Albanais. Aujourd’hui, les Albanais de Suisses constituent un pont puissant reliant le Kosovo, l’Albanie et la Macédoine et nous devons remercier les amis suisses pour ceci, qui font partie de cette mentalité qui les a aidés à s’intégrer ».
M. Pierre Maudet, Conseiller d’Etat chargé du Département de la Sécurité et de l’Economie (DSE)

« Nous avons une communauté kosovare en Suisse de plus de 200’000 personnes. C’est presque un 27eme canton si l’on veut bien. Nous avons également œuvré avec le tissu associatif avec toutes celles et tous ceux qui ont donné de leur personnes pour faire en sorte qu’on se sente chez soi ici à Genève, et plus largement en Suisse. Je voudrais également souligner, compte tenu des débats d’aujourd’hui sur la religion, les droits civils, présence dans le domaine public d’éléments forts du sens religieux, laïcité – un terme parfois galvaudé mais ayant une importance grandissante dans notre société, qu’il est important de définir les choses et de dire que la laïcité ce n’est pas la négation du religieux mais bien au contraire c’est la reconnaissance et le respect des religions qui coexistent de façon pacifique parce qu’on l’organise. Cette exposition y contribue. Nous avons le rappel du sens des valeurs. On oppose parfois religion à société civile respectivement de l’âme et de la conscience et l’essentiel entre l’âme et la conscience c’est ce qui rend l’être humain irréductiblement fraternel. C’est l’idée que l’on tend la main à son prochain. Nous en avons ici la magnifique démonstration. Merci à Yad Vashem de le permettre également. Je vous offre une phrase que j’aime beaucoup, je la ressors souvent, peut-être que certains s’en rappelleront : ‘ l’humanité est une promesse, il ne tient qu’à nous de la tenir’ ».
M. Manuel Tornare, Conseiller National et président de l’UPA

« Après la guerre, en Europe, lorsqu’on discutait avec des rescapés, qu’ils soient juifs, tziganes, homosexuels ou politiques, la question qui revenait sur toutes les lèvres, soit de la part des politiques qui discutaient avec eux ou des écrivains ou des artistes était la suivante : « comment était-ce possible ? ». Il faut également parler de la grâce, la grâce collective que le peuple albanais a accompli en sauvant des Juifs et la façon dont il l’a fait nous réconcilie avec l’humanité. A l’heure actuelle, en tant que membre depuis quelque mois du Conseil de l’Europe, on peut se poser la question suivante : « attention, ça redevient possible ? » Quand j’entends certains députés d’Hongrie, de Pologne, de Slovaquie, qui sont des députés qui sont dans leurs parlements nations mais qui sont aussi au Conseil de l’Europe, tenir des discours antisémites, homophobes, racistes, discriminants par rapport au Tziganes, je me dis « attention, ça peut redevenir possible ». Donc faisons tout, par des expositions comme celles-ci, pour retrouver le sens de l’humain, afin de donner un sens à notre vie collective. »
Albana Krasniqi Malaj, directrice de l’UPA et représentante de IAYP

« Cette exposition, en plus de montrer une image positive et inconnue des Albanais, permettra aussi de réfléchir sur la notion du courage civil de la part des sauveurs qui figurent dans ces images. Une partie de cette exposition est consacrée à la Besa. La Besa, c’est une parole donnée, c’est une institution chez les Albanais, c’est protéger l’autre, protéger l’autrui au péril de sa vie. Ceci nous rend bien évidemment fiers, pas seulement en tant qu’albanaise mais également en tant que citoyen de ce monde qui est tellement mouvementé en ce moment ».
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