Manifestations

A travers des présentations, des promotions et des débats, le Conseil des Albanais affirme la culture albanaise à Lausanne

La plateforme média albinfo.ch était le sponsor médiatique de cet événement du Week-end culturel albanais, soutenu par la ville de Lausanne

L’édition de la culture albanaise, organisée par le Conseil des Albanais de Suisse s’est déroulée pendant trois jours à Lausanne. Au cours de ce week-end, l’art, la littérature et l’éducation ont été au cœur des présentations, avec un accent particulier sur les questions politiques qui sont directement liées à l’importance de la diaspora à cet égard.

L’ouverture officielle de cet événement a eu lieu le vendredi 11 novembre, avec l’exposition et le livre “ARBERESH – la photosynthèse de mon âme”, de Rexhep Rifati, qui a perpétué la préservation de la culture et de la tradition Arbëresh au fil des ans.

Dans la soirée du lendemain, les organisateurs avaient invité Hilmi Gashi, syndicaliste et expert sur les questions migratoires, Bashkim Iseni, docteur en sciences politiques et chef du bureau lausannois pour les immigrés, Musa Kamenica, politologue et Alisa Buzhala, journaliste sur la plateforme médiatique albinfo.ch, dans un débat dont le thème était “La participation des Albanais à la vie politique dans leur pays d’origine”.

Cette question a été accueillie avec beaucoup d’intérêt par le public présent, replaçant au centre du débat les questions de savoir si la diaspora devrait voter aux élections pour la formation des gouvernements dans leur pays d’origine, de leur rôle et si leur l’implication aurait un effet positif sur les intérêts de la communauté albanaise. L’émigration est-elle considérée comme un véritable facteur de développement ou seulement comme un objectif de conquête des suffrages ?

La manière de trouver des structures qui aident à façonner une représentation décente des Albanais, par le biais de candidats politiques, d’associations et de professionnels de différents domaines, a également fait partie des discussions.

“Ceux d’entre nous qui sont engagés en politique dans les pays où nous vivons et travaillons sont chargés de travailler à l’unité, il est donc très important qu’il n’y ait pas de division entre les candidats et les associations afin que nous puissions travailler ensemble vers la possibilité de prendre des décisions “, a déclaré Musa Kamenica, député communal à Lausanne.

Bashkim Iseni a quant à lui souligné que l’intégration et l’engagement politique des Albanais dans les pays d’accueil affecteraient par conséquent leur efficacité et seraient considérés comme des potentiels dans les pays d’origine. Hilmi Gashi a par ailleurs exprimé le besoin de professionnalisation de l’Assemblée des Albanais en Suisse.

Au cours de la conversation, la volonté et le lien spirituel avec la patrie, qui motive les émigrants à continuer de contribuer au développement social et économique, ainsi qu’à la politique, se sont imposés au premier plan.

Pour détendre l’atmosphère de la soirée, la chanteuse Fatjeta Barbullushi, accompagnée à la guitare par Fejzullah Zumberi, avait préparé un programme musical avec des classiques albanais, ramenant ainsi les valeurs de la musique albanaise.

Dans l’après-midi du dimanche 13 novembre, une conférence a été organisée par la LEPA (la Ligue des Enseignants et Parents Albanais) pour partager des informations sur l’école en langue albanaise. Cette école travaille en permanence dans l’éducation et la formation des étudiants albanais, en leur offrant de nouvelles méthodes d’apprentissage et en partageant les expériences de l’intérêt et de l’importance d’avoir une école albanaise en Suisse.

Orhan Spahiu, président du Conseil des Albanais de Suisse, a parlé de la coopération du Conseil avec ces écoles, tandis que Liburn Mehmetaj a présenté plusieurs nouveaux projets, parmi lesquels le projet “tutor #Shqip” pour l’enseignement complémentaire, qui s’est avéré nécessaire pour les enfants qui parlent leur langue maternelle, tout en suivant des cours dans des écoles suisses ordinaires. Le fait qu’il y ait une bonne coopération entre la République du Kosovo et les écoles albanaises, en particulier la fourniture de livres, a été qualifié de positif.

Mehmetaj a par ailleurs admis que la numérisation a grandement aidé le processus de travail dans les écoles et que, par conséquent, les personnes intéressées ont un accès et une gestion plus faciles de cette structure.

Et l’enseignante Blerta Kadriu, qui fait partie du projet et en même temps enseignante de la classe ouverte à Spreitenbach, a raconté le succès du projet “tutor#Shqip”, qui a débuté il y a 3 semaines dans la commune de Spreitenbach .

Dans cette organisation, impossible d’ignorer la littérature, comme l’un des facteurs les plus importants de préservation de la langue. “101 poèmes suisses” traduits et adaptés par Kujtim Shabani, ont été présentés au public à travers la lecture de certains d’entre eux. Le public a vécu la traduction de l’allemand vers l’albanais avec un fort lien émotionnel.

La dernière activité du week-end de la culture albanaise a été consacrée à la présentation de deux livres d’auteurs albanais : Ilir Xheladini et Shemsi Makolli. Xheladini à présentà l’œuvre “Le carrefour des destins” (en albanais; Udhëkryqi i fateve), qui parle de deux personnages, deux filles de deux pays différents, qui recherchent le véritable amour, croyant ainsi que le destin rencontre un carrefour dans la vie.

Tandis que « Perëndeshat e përdhosura »” (également recréé en français; “Les Déesses profanées”), écrit par Shemsi Makolli, élabore sur un thème social au sujet des survivants de la violence de la dernière guerre au Kosovo. Par la poésie, l’auteur tente d’influencer la rupture du silence collectif sur ce sujet, ce silence causé par la société patriarcale.

En plus de résumer le contenu de ces œuvres littéraires, l’importance de la littérature comme moyen de faire émerger les problèmes sociaux ainsi que comme forme appropriée pour la formation de l’histoire en tant que peuple a également été discutée.

L’événement, dirigé par le Conseil des Albanais de Suisse s’est déroulé et conclu avec ces activités dans le but de créer une nouvelle image de la communauté albanaise par l’éducation, l’intégration et la préservation des valeurs culturelles.

Autore e artikullit: Alisa Buzhala