Diella peut-elle conduire l’Albanie vers l’Union européenne

" Diella est un signal fort pour les investisseurs étrangers, qui voient des efforts sérieux en faveur de processus plus équitables et responsables ", a déclaré Schieder à Euronews, ajoutant que le projet avait été largement discuté lors des négociations sur l’intégration.

epa12387699 A screenshot of Diella, an AI-generated Albanian government minister, is displayed on screens in Belgrade, Serbia, 18 September 2025. Albania's Prime Minister Edi Rama has appointed an AI-generated virtual minister, Diella, to oversee public procurement, making it the first AI system in the world to hold a cabinet-level government position. EPA/ANDREJ CUKIC

La chaîne d’information Euronews a consacré un article à la ministre de l’Intelligence artificielle en Albanie, ” Diella “, en posant la question suivante :” Cette innovation peut-elle conduire l’Albanie vers l’adhésion à l’Union européenne ?”

Dans l’article d’Euronews, il est écrit entre autres que le gouvernement albanais mise sur l’intelligence artificielle pour accélérer la voie vers l’intégration à l’Union européenne, rapporte albinfo.ch.

” Le Premier ministre Edi Rama a présenté une initiative novatrice qui a attiré l’attention internationale : la création d’une “ministre virtuelle”, nommée Diella, qui sera utilisée pour réformer les processus de passation des marchés publics et lutter contre la corruption. “

En expliquant la signification du nom de la ministre, Euronews écrit que ” Rama, qui a obtenu son quatrième mandat comme Premier ministre, déclare que Diella aidera l’Albanie à devenir “un pays où les appels d’offres publics sont 100 % exempts de corruption”. “

Selon Andreas Schieder, rapporteur du Parlement européen pour l’Albanie, le pays progresse à un bon rythme vers l’Union européenne, grâce aux réformes axées sur la numérisation et la gouvernance transparente.

” Diella est un signal fort pour les investisseurs étrangers, qui voient des efforts sérieux en faveur de processus plus équitables et responsables “, a déclaré Schieder à Euronews, ajoutant que le projet avait été largement discuté lors des négociations sur l’intégration.

Cependant, cette initiative a également suscité des débats et des inquiétudes concernant la légitimité, la sécurité et la souveraineté numérique. Des experts européens avertissent que l’utilisation de modèles étrangers d’intelligence artificielle, tels que ceux développés par OpenAI et hébergés sur Microsoft Azure, pourrait entraîner des risques liés aux données et à d’éventuelles interférences extérieures.

” Chaque algorithme est influencé par le contexte social, économique et technologique dans lequel il a été développé “, explique Clotilde Bomont, analyste principale pour les technologies numériques à l’Institut de l’Union européenne pour les études de sécurité (EUISS). Elle souligne que l’utilisation d’une plateforme américaine pour une fonction gouvernementale en Europe soulève des questions sur un accès potentiel du gouvernement américain aux données publiques, en vertu de la loi connue sous le nom de CLOUD Act.

Outre les risques liés à la sécurité, les experts soulignent également la possibilité que des projets innovants comme Diella deviennent la cible d’attaques ou de manipulations informatiques.

Cependant, sur le plan international, Rama a été salué pour son courage d’utiliser la technologie comme un outil contre la corruption, l’une des principales exigences de Bruxelles pour faire progresser le processus d’adhésion. “J’ai des réserves, mais l’effort de combattre la corruption avec de nouveaux moyens est louable”, a déclaré Schieder.

” Les marchés publics ont souvent été au centre des scandales en Albanie, un domaine que la Commission européenne a qualifié de “l’un des secteurs les plus vulnérables à la corruption”. À travers des réformes profondes dans la justice et la création du SPAK, le gouvernement albanais cherche à démontrer que la lutte contre la corruption est une priorité nationale”, écrit Euronews.