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Trois fois plus d’entreprises ont fermé leurs portes à Prizren

L'année 2013 n'aura pas été couronnée de succès du côté des entreprises kosovares

Le Centre communal d’enregistrement des entreprises (QKB) à Prizren rapporte une inquiétante augmentation du nombre d’entreprises ayant fermé leurs portes cette année. Selon leurs chiffres, c’est 184 entreprises qui auraient mis la clef sous le paillasson cette année, contre 62 en 2012.

« L’année dernière, 752 entreprises avaient été enregistrées. Cette année, ce chiffre est descendu à 675, ce qui en fait 77 de moins », éclaire le rapport du Centre communal de Prizren. Hakide Rogova, responsable du Centre, explique avoir reçu dans ses bureaux 1 310 cas en 2013. 674 d’entre eux concernaient des lancements d’entreprises, 184 souhaitaient fermer leurs portes. 67 entrepreneurs se sont présentés en possession d’un certificat délivré par la MINUK et la République kosovare.

« La plupart des nouvelles entreprises sont actives dans le commerce, principalement sur les marchés ou alors il s’agit de différents types de magasins, ou encore des entreprises de construction », explique-t-elle au journal « Zëri ». Selon les chiffres fournis par les propriétaires, les nouvelles entreprises crées cette année auraient à elles seules créé près de 903 nouveaux postes de travail.

Selon Rogova, les entreprises nouvellement créées emploient généralement une ou deux personnes en moyenne. Ces personnes sont souvent des membres de la famille du propriétaire.

Une des raisons importantes invoquées par les propriétaires dans le formulaire du QKB et expliquant le grand nombre de fermetures, est l’absence de réels chiffres d’affaires. Marcel Lekaj et Shefki Kaqka ont dû entamer les procédures de fermeture, car ils n’avaient plus de travail. Les institutions locales informent par ailleurs que la fermeture de l’entreprise n’est pas accompagnée d’une quelconque obligation de liquider les stocks.

Le président de l’Association des entrepreneurs de Prizren, Afrim Tejeci, témoigne de beaucoup de plaintes liées à la baisse du pouvoir d’achat. Face à ce problème, beaucoup d’entrepreneurs n’ont pas pu garder la tête hors de l’eau.

Shadan Shilik, propriétaire d’une production de rasoirs dans le centre ville de Prizren, confirme : ces derniers temps, c’est à peine s’il arrive à survivre. « Nous dépendons presque uniquement des étrangers qui sont en mission au Kosovo, des militaires de la KFOR ou encore de certains touristes », explique-t-il.

Selon Liman Asllani, président du Club des entrepreneurs de Prizren, le secteur privé emploierait aujourd’hui près de 25 mille personnes, contre 600 personne au sein du secteur public. Les procédures pour l’enregistrement d’une entreprises sont très rapide. Un commerce individuel peut être officialisé en une journée, et les permis de travail sont faciles à obtenir. 

Selon les données actuelles, c’est près de 5 000 entreprises qui sont aujourd’hui actives dans la commune de Prizren, dont beaucoup sont de petites et moyennes structures. Mais dans la ville de Prizren, la situation est malheureusement pareille à celle de nombre d’autres localités où un grand nombre de ces entreprises sont obligées de fermer leurs portes.