Opinion

La Macédoine du Nord : L’Etat- providence devient ’’La famille-providence’’

A l’aube du XXI siècle, les questions sociales, surtout la question de la retraite en Europe, revêtent d’une importance croissante dans la vie des citoyens européens. Une nouvelle détermination des droits fondamentaux des individus et des groupes communautaires se profile. La Charte sociale européenne du Conseil de l’Europe complète la Convention européenne des Droits de l’Homme en garantissant des droits sociaux fondamentaux aux citoyens européens.
Lorsque dans les pays développés de l’Europe, l’Etat de providence s’enrichit par ses moyens et par ses méthodes et élargit la couverture de protection sociale de ses citoyens, le seuil de la protection sociale dans les pays post-communistes reste complètement faible. Les pays des Balkans de l’ouest en pleine transition, comme la Macédoine du Nord, sont confrontés avec des conjectures économiques défavorables et permanente ; un taux de chômage très élevé environ de 30%, un taux de pauvreté très significative de 26%, un salaire mensuel minimal de 300€ et une rente moyenne de 210€ pour un retraité. Dans les pays des Balkans de l’Ouest, l’Etat-providence presque n’existe pas ou il est très faible. Nombreuses questions se posent ? Alors, comment survivre ? Qui peut être le porteur général de la solidarité sociale ? Ce qui est sûr : ce n’est ni l’église orthodoxe ou musulmane, ni une organisation caritative extérieure ou intérieure qui va venir au secours de celle-ci ! Alors, nous trouvons la réponse chez la famille traditionnelle. La solidarité familiale remplace l’Etat-providence. Alors, peut-on parler de la famille-providence ? Oui ! Sinon, comment expliquer le fait de vivre avec un budget de 300 euro par mois ? Chaque membre de la famille participe dans le budget familial. Ce budget on peut le baptiser « le budget de la famille-providence ». Et, l’avantage de cette solidarité familiale c’est qu’elle répond à la question de la solitude des personnes âgées, cette solitude est exclue d’office car les membres de la famille vivent tous ensemble en famille, plusieurs générations vivent sous un toit. Ainsi, c’est « la famille-providence » instituant de manière cohérente une complémentarité entre aides familiales et lutte contre la pauvreté.
Dans les pays aspirant à adhérer à l’Union Européenne, comme c’est le cas avec la Macédoine du Nord, une autre question de principe se pose : comment mettre fin au problème de la pauvreté ? Après le démantèlement de la Fédération Yougoslave en 1991, il y a aussi eu un éclatement du système général de la sécurité sociale, y compris le système de la retraite. Les ambitions européennes et la prise de conscience de l’autorité de Macédoine du Nord ont influencés la reforme du système de la sécurité sociale, celui-ci étant secondé par la Banque Mondiale.
Face aux difficultés actuelles, telles que la pauvreté, le vieillissement, la modification de la structure de la population par âge, le poids du chômage et les facteurs économiques, le gouvernement a entrepris dans l’année 1997 des reformes ambitieuses pour instaurer dans l’année 2000 le nouveau système de retraite qui englobe trois piliers.
D’une part le système de trois piliers qui présenterait en effet un avantage, grâce à la collecte d’une épargne « forcé » qui contribuerait au financement d’investissement nécessaires à l’économie ; d’autre part le droit à la retraite sera fondé non que sur la confiance dans l’engagement des générations futures, mais sur des créances régulièrement acquises sur la base du système économique, ce qui confèrerait une plus grande sécurité sociale et juridique. Jusqu’à présent les réponses de l’Etat providentiel dans ce domaine s’avère insuffisantes. Heureusement c’est toujours « la famille-providence » des citoyens (albanais et macédoniens) qui peuvent compenser les faiblesses du système de la sécurité sociale en République de Macédoine du Nord. Ainsi, l’Etat-providence devient ’’La famille-providence’’.